2 Octobre 2016
Comme annoncé dans mon avant-dernier article, voici mon compte-rendu du roman policier Mariachi Plaza du célébrissime Mickaël Connelly. Sa lecture à peine achevée, je saute sur mon ordinateur pour vous livrer, à chaud, mes impressions. Que du positif... ou presque.
L'affaire met en scène le pré-retraité Hiéronymus Bosh, personnage récurrent dans l'oeuvre de Connelly. Après avoir travaillé en tant que policier et inspecteur, le voilà promu dans les cold case, les affaires non élucidées - comme la série du même nom diffusée sur France 2! - dans la ville de Los Angeles, qu'il n'a jamais quittée. Sa nouvelle affaire est double: Remonter dix ans en arrière afin d'élucider la mort d'un joueur de musique et vingt ans dans le passé afin d'aider sa coéquipière Lucia Soto à comprendre les causes d'un incendie auquel elle à été témoin, enfant. Peu à peu, Bosh et Soto vont se heurter au pouvoir politique, à ses abus et ses pots-de-vin.
Je commence par le point négatif. Connelly est l'auteur du détail, de la recherche, de la description minutieuse. Il part sur le terrain pour interroger la "vraie" police, les inspecteurs, les médecins légistes et nombre d'acteurs travaillant pour la justice. Il y a bel et bien intrusion de la vérité dans la fiction, et cette manière d'écrire est plus que consciencieuse. Certes. Mais cela rend le début lent et l'action ne commence que tardivement. Quand je lis un policier, un thriller, un livre à supense, j'aime être à bout de souffle dès les premières pages, m'en prendre plein les yeux en voulant connaître le ou "méchants" très rapidement. Chez Connelly, il y a une forte dimension psychologique, comme si l'enquête était réelle. Le suspense est ralenti. Un peu frustrant...
Je poursuis avec le positif. Je préfère toujours voir le verre à moitié plein! J'en suis à mon quatrième ouvrage de ce maître du polar: je fais ma fine bouche mais j'adore tenir dans mes mains un Connelly et le dévorer! Il y a une analyse de l'affaire assez fine, plein de rencontres de potentiels suspects, des éléments donnés comme acquis qui se révèleront mensongers... Les inspecteurs montrent leur doutes, leurs interrogations pendant des jours et des semaines de travail sans relâche. Ce qu'il y a aussi d'intéressant, c'est que l'auteur ne fait pas dans la dentelle. Les abus de pouvoir pour étouffer une affaire sont plus que présents.La hiérarchie est dans la confidence et ne fait rien pour mettre en lumière la triste vérité. La corruption est partout, même dans les bureaux du Los Angeles Police District.
La fin de ce livre, et des autres de Connelly en général, laisse flotter une atmosphère d'inassouvi. L'affaire est réglée, les familles peuvent faire leur deuil. En revanche, les morts ne sont pas toujours vengés comme il se doit. Si le meutrier est un personnage important, seul la police connaît la "vraie" vérité. Le lecteur se trouve dans une position inconfortable: content car les "gentils" gagnent grâce à leurs persévérance et intuition mais reste sans voix face à la dure réalité du monde qui protège coûte que coûte les huiles.
La citation du livre:
" Bosh et Soto se regardèrent. Tout commençait à se mettre en place."